Pour des Casques Rouges à l’ONUÂ …
Conséquence du réchauffement climatique, les catastrophes naturelles ne cessent de se multiplier.  Le tsunami de 2004, Katrina en 2005, Nargis en Birmanie en 2008, Haïti en 2010 et le Japon en 2011. Aucun point de la planète n’est à l’abri. Chaque année, ce sont 250 millions de personnes qui sont victimes des bouleversements environnementaux et elles ne seront pas moins de 375 millions en 2015.
Un constat s’impose : la communauté humanitaire n’est plus assez forte pour relever seule les défis imposés par la nature déchaînée. Nous n’avons toutefois pas besoin d’un acteur supplémentaire : les ONG et les agences intergouvernementales accomplissent déjà un travail considérable. Encore moins d’une nouvelle philosophie. Il n’y en a qu’une qui vaille : sauver des vies. Ce dont le monde humanitaire a besoin, c’est de préparation, d’encadrement, de coordination, de régulation, de veille… Il lui faut une « intelligence humanitaire » pour anticiper et unifier son action, il faut créer des Casques Rouges, 100% humanitaires à l’ONU, comme le préconise Nicole Guedj depuis 1997.
Pour àªtre légitime aux yeux de tous les Etats membres de l’ONU, les Casques Rouges devront impérativement faire preuve de neutralité. Apolitique, aconfessionnelle et entièrement démilitarisée, la force d’intervention des Casques Rouges sera en mesure de porter assistance à toute personne en danger, sans aucune distinction. Réunis sous une seule et màªme bannière humanitaire, labellisée Nations Unies, les Casques Rouges seront de fait plus aptes à intervenir dans des territoires traditionnellement réfractaires à l’arrivée d’aide étrangère.
Pour faire valoir les notions de solidarité et d’entraide qui caractérisent le secteur humanitaire, les Casques Rouges veilleront à la mise en commun de l’ensemble des ressources humaines, matérielles et financières dont disposent chaque acteur de la crise, tout en garantissant l’indépendance de ces derniers. Ainsi, les Casques Rouges s’attacheront à faire converger, dans la màªme direction, tous les efforts de la communauté humanitaire, pour tendre vers un modèle unitaire d’efficacité et éviter l’écueil de la désorganisation et de la déperdition des moyens investis.
Sur le terrain, les Casques Rouges s’efforceront de transmettre leurs informations et leur savoir-faire à l’ensemble des acteurs, en leur faisant part de recommandations stratégiques quant à la conduite d’un plan de secours précisément adapté aux besoins de la situation et en permettant l’implication optimale de chacun d’entre eux.
Pour atteindre ces objectifs, l’organisation des Casques Rouges reposera sur trois piliers fondamentaux ayant chacun un rôle bien spécifique :
– L’Etat major des Casques Rouges, en tant que véritable poste de commandement de l’action humanitaire planétaire, se concentrera sur l’élaboration de stratégies de gestion des catastrophes.
- – Les Centres régionaux des Casques Rouges qui feront office d’antennes déconcentrées, s’attacheront à communiquer avec les acteurs locaux.
- – La force d’appoint, organe opérationnel des Casques Rouges, interviendra en renfort pour favoriser le bon déroulement des opérations sur le terrain.
Nous sommes capables d’inventer un humanitaire efficace et durable. La catastrophe d’Haïti l’a prouvé. La communauté internationale doit prendre conscience de la nécessité de doter le monde humanitaire d’un « chef d’orchestre ». Un « chef d’orchestre » qui, sans hégémonie, avec neutralité et impartialité, s’imposerait comme la colonne vertébrale de cette coordination de l’aide.
Ils soutiennent le projet des Casques Rouges…
Au fil des années, Nicole Guedj a été rejointe dans son combat par le Professeur Elie Wiesel, Prix Nobel de la Paix, Abdou Diouf, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, feu le Cardinal Lustiger et le Professeur Franà§ois Gros, Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences, tous parrains des Casques Rouges mais aussi par d’éminentes personnalités politiques.
En 2005, le Président de la République Franà§aise, Jacques Chirac, avait accepté de transmettre la proposition de la création de Casques Rouges, au nom de la France, à Kofi Annan. Le Secrétaire Général des Nations-Unies en avait accepté le principe soulignant « la nécessité de disposer d’un mécanisme permettant de réagir rapidement et efficacement à des désastres similaires dans l’avenir et o๠que ce soit dans le monde »
Témoin de la plus grande mobilisation des secours de ces dernières années, mais aussi d’une désorganisation et d’un manque de coordination sans précédent, René Préval a aussi appelé à la création de Casques Rouges en 2010 et a défendu ce projet avec Nicole Guedj devant Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de l’ONU, qui a déclaré vouloir « mettre cette idée à l’étude ».
Dans une tribune publiée le 11 juin 2010, Federico Mayor Zaragoza a pointé du doigt les «difficultés rencontrées par la communauté internationale pour gérer les catastrophes naturelles». L’ancien directeur de l’UNESCO y suggère que nous « encouragions la formation de Casques Rouges, force exclusive humanitaire et supranationale.»
Ils plaident également pour la création de Casques Rouges à l’ONU…
Jean Ping, Président de la Commission Africaine
« Au final, et si c’était l’Afrique, unie, qui en conscience, portait les Casques Rouges jusqu’à la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU ? L’Afrique solidaire pourrait graver le droit au secours dans le marcre de la Charte de l’Organisation de l’Union Africaine ».
Faure Essozimna Gnassingbe, Président du Togo
« Il faut un tel dispositif [les Casques Rouges] par les temps difficiles que nous vivons à l’échelle mondiale. »
Amadou Toumani Touré, Président de la République du Mali
» J’assure à la Fondation Casques Rouges ma disponibilité et celle du gouvernement de la République du Mali à soutenir cette initiative [des Casques Rouges]. »
Ali Bongo, Président du Gabon
« Je souscris entièrement aux objectifs de la création d’une Force Internationale Humanitaire de réaction rapide. »
Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso
« Je salue la mise en place de cet instrument de promotion de la paix et de la stabilité.(…)  Les questions de sécurité humaine ont toujours été au coeur des préoccupations de mon pays »
Hu Sen, Premier Ministre cambodgien
« Le gouvernement royal cambodgien assure à la Fondation Casques Rouges son soutien et sa solidarité  pour [sa] noble détermination de répondre aux besoins des victimes des conflits et des catastrophes humanitaires »
Michel Sleiman, Président de la République libanaise
« Je suis en faveur de la création d’un dispositif d’intervention d’urgence des Casques Rouges dans le cadre des Nations Unies. »
Pour des Casques Rouges à l’ONU (Ed. Le Cherche-Midi, 2009)Â